Les 3 et 4 octobre à Bordeaux, “Transmission et identité, l’identité peut-elle se passer d’une histoire ?”
Les 3 et 4 octobre 2015 à la Cité Mondiale à Bordeaux, le CAPA (Collège Aquitain de Psychopathologie de l’Adolescent) organise sa XVème colloque sur le thème :
Transmission et identité
L’identité peut-elle se passer d’une histoire ?
A l’occasion de son XVème colloque, le CAPA a choisi de poser… de reposer la question que tout adolescent se pose, de façon lancinante : « Qui suis-je ? Qu’est ce que je veux ? »
« Tu ne parles pas, mais, lui, il pense.
Tu ne penses pas, mais, lui, il vit »
C’est la définition que nous donnerons au rôle du « passeur », que l’on souhaite à tout adolescent de croiser sur le chemin de son histoire, pour l’accompagner dans sa quête d’une réponse à ses questions sur son identité.
Ces « passeurs/penseurs/traducteurs »… qui aurons à l’aider à se raconter son histoire, quelqu’en soient, les péripéties, et les zones d’ombres, y compris à travers les générations.
C’est, en effet, à cette place de traducteur, de porteur de sens et de vie, à la recherche d’une langue commune, pour parler et vivre, que l’adulte sera interpellé par l’adolescent en souffrance de sens.
Depuis son premier colloque en 1998, le CAPA n’a cessé, chaque année, d’essayer de tracer les contours du « Mal être » adolescent, de « penser l’impensable » d’aider à mettre des mots sur son « intime » indicible, de donner une représentation à « l’intranquillité » de ces adolescents ., qui, tout le monde le rappelle, ne cessent « d’intranquilliser », les adultes à qui ils adressent, avec insistance, des messages si souvent déroutants, qu’ils peuvent dépasser, leurs capacités de penser.
Ces adultes qui devront toujours avoir le souci, pour qu’elle s’avère déterminante, d’établir avec l’adolescent, une rencontre où leur fonctionnement psychique pourra être utilisé au service de l’activité psychique de l’adolescent, et ouvrir à un « compromis identificatoire », une « co-création », offrant une possibilité de réponse à son interrogation identitaire.
« Le sujet est une question et un projet » , rappelait Raymond CAHN, parlant des adolescents.
Encore faudra-t-il que les différents acteurs de ce « projet », de la scène qui se jouera, ou plutôt, se rejouera entre l’adolescent et l’adulte, puissent disposer d’une certaine liberté pour pouvoir « jouer »,
Le travail qui nous reviendra, qui reviendra aux institutions qui accueillent ces adolescents, sera de leur offrir une scène, et de pouvoir jouer avec eux…, pour que ces « inquiétants étrangers », souvent étrangers à eux-mêmes et au monde qui les entourent, parviennent à « apprivoiser » leur histoire «pour
pouvoir se l’approprier.
« Qu’est ce que ça signifie apprivoiser » ? dit le petit Prince. « C’est une chose trop oubliée, ça
signifie créer des liens.
On ne connait que les choses qu’on apprivoise », dit le renard… « il faut être patient… chaque
jour, tu pourras t’asseoir un peu plus prés ».
Une jolie image…., peut être, du « travail d’adolescence ».