Plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie
La ministre des Affaires sociales et de la Santé a annoncé la mobilisation de 190 millions d’euros pour mener ce plan national des soins palliatifs et accompagnement en fin de vie.
Synthèse:
Malgré des résultats significatifs obtenus par la mise en œuvre des précédents plans consacrés aux soins palliatifs, des inégalités d’accès à ces soins persistent, qu’il faut réduire en investissant d’abord sur la connaissance et l’implication des usagers eux-mêmes. Cet investissement apparaît d’autant plus indispensable que les évolutions législatives en cours sur la fin de vie révèlent toujours plus la nécessité pour chacun de conserver la maîtrise des décisions qui le concernent jusqu’à la fin de ses jours. Le droit des patients l’exige.
C’est l’objet du premier axe d’intervention du présent plan. Dans cet objectif, un centre national dédié aux soins palliatifs et à la fin de vie sera créé, pour accompagner les usagers comme les professionnels dans l’approfondissement de leurs connaissances sur ces sujets complexes que sont la démarche palliative et l’accompagnement de la fin de vie. Des actions relatives aux directives anticipées, au rôle de la personne de confiance, au soutien des associations d’usagers et d’aidants, ainsi que la poursuite de l’observation des pratiques et des réflexions éthiques, y contribueront également.
Le deuxième axe du plan poursuit l’objectif d’implantation de la démarche palliative dans les pratiques professionnelles. Pour ces derniers, le renforcement des compétences et la diffusion des bonnes pratiques seront obtenus par différents leviers : le renforcement des enseignements théoriques et pratiques, y compris dans l’interdisciplinarité entre les filières ; la création d’une spécialité de médecine palliative/médecine de la douleur ; le financement d’un post-internat pour permettre la formation de professionnels médicaux spécialisés, d’année-recherche ciblée pour les internes et de postes de chefs de clinique, de manière notamment à favoriser l’émergence d’une filière universitaire ; la mise en place d’un programme pluri annuel pour élaborer des recommandations sur les soins palliatifs avec la Haute autorité de santé.
L’évolution du plan précédent concluait au déficit du déploiement des soins palliatifs à domicile. Le présent plan entend y répondre dans son troisième axe d’intervention, en intensifiant le soutien aux professionnels et aux aidants. Pour les professionnels, il s’agira de mobiliser plusieurs dispositifs d’organisation, de soutien et de recours, en particulier ceux du projet de loi de modernisation de notre système de santé : plateformes territoriales d’appui, équipes de soins primaires, communautés pluri disciplinaires territoriales de santé, etc.
Pour les aidants, les dispositifs de soutien financier ainsi que les nouvelles formes de bénévolat et de solidarité seront confortés.
Le développement des soins palliatifs à domicile en établissement sociaux et médico-sociaux sera facilité par les travaux relatifs à la présence infirmière de nuit dans les EHPAD, par le développement des soins palliatifs en hospitalisation à domicile, l’amélioration de la coordination des intervenants au domicile notamment par la formation des intervenants et le déploiement du travail en réseau.
Une attention particulière sera portée aux conditions de retour à domicile après hospitalisation et à l’anticipation des situations d’urgence.
Enfin, dans son quatrième axe, le présent plan prévoit une politique ambitieuse de réduction des inégalités d’accès aux soins palliatifs. Il s’agit aussi de rendre possible le repérage précoce des besoins en soins palliatifs par le recours à des évaluations expertes à domicile, y compris sur demande des usagers.
De surcroît, il sera demandé aux Agences régionales de santé, de mettre en place un projet spécifique de réponse aux besoins, après réalisation d’un diagnostic partagé sur les territoires incluant la participation des usagers.
A partir de ces constats, des unités de soins palliatifs, des équipes mobiles de soins palliatifs supplémentaires ainsi que des lits identifiés en soins palliatifs seront autorisées et financées, en particulier dans les régions sous dotées, de manière à ne laisser aucun territoire sans réponse aux besoins exprimés.
Source: ANCREAI (http://www.ancreai.org)