Etude des notifications à la Maison départementale des personnes handicapées chez les enfants placés à l’Aide sociale à l’enfance dans les Bouches-du-Rhône
Auteurs: L. de Montaigne, O. Bernard, D. Da Fonseca, J. Gaudart, A. Richardson, M. Soffer, B. Chabrol, J.-C. Dubus, E. Bosdure.
Archives de Pédiatrie 2015;22:932-942
Résumé:
Il existe peu d’études concernant les problèmes médicaux rencontrés chez les enfants placés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). L’objectif de cette étude était de décrire la population des mineurs placés à l’ASE et ayant fait l’objet d’une notification à la MDPH des Bouches-du-Rhône au 1er janvier 2014.
Le registre informatique de l’ASE et celui de la MDPH ont été croisés afin d’en extraire les données administratives. Après une analyse des dossiers médicaux MDPH, les informations sur les enfants placés (âge gestationnel, déficiences, pathologies) ont été codées.
Résultats. Parmi les 2965 mineurs placés (0,7 % des mineurs du département), 506 (17 %) avaient une notification à la MDPH, contre 2,5 % en population générale. Parmi eux, 80,2 % avaient été confiés suite à une mesure de placement et 50 % des notifications MDPH concernaient les orientations vers un établissement scolaire et médico-social. On a noté 2,1 % déficiences par enfant, dont 35,9 % étaient des déficiences du psychisme, 26,4 % des déficiences du langage et de la parole et 21,6 % des déficiences intellectuelles cognitives. Les pathologies rencontrées étaient pour 71 % des troubles mentaux et du comportement. Les enfants les plus jeunes et placés en famille d’accueil présentaient plus de pathologies et de déficiences d’organe et peu d’atteintes du psychisme. Les enfants présentant des troubles du comportement étaient en général plus âgés et placés en foyer.
Le taux de notification MDPH est 7 fois plus élevé parmi les enfants placés qu’en population générale. Ce lien entre enfance en danger et handicap est difficile a` expliquer, et la psychopathologie des enfants placés complexe. Ces résultats illustrent la nécessité d’un suivi adapté aux besoins spécifiques de ces enfants.
Source: ANCREAI (http://www.ancreai.org)