Le séjour des usagers admis dans les IME s’inscrit souvent dans une durée longue. Des paliers ponctuent quelquefois leur parcours : un changement de groupe, le passage de l’IMP à l’IMPro, le premier stage réalisé à l’extérieur. Tandis qu’ils continuent à être accueillis dans l’institution, la plupart des usagers des IME franchissent une étape essentielle de la vie
de tout citoyen, l’accès à la majorité. Le statut de l’usager en est forcément modifié : il bascule dans le monde des adultes.
Il acquiert de nouveaux droits, doit se conformer à de nouveaux devoirs. Peu d’entre eux bénéficient dès cet âge d’une mesure de protection.
L’institution et les professionnels doivent penser ce passage, instaurer un nouveau rapport à l‘usager majeur. Quelle nouvelle place lui reconnaissons-nous ? A quelles décisions l’associons-nous pour la conduite de son parcours de vie ?
Quelles inflexions dans l’accompagnement peut-il percevoir qui l’invitent à penser et à voir que quelque chose s’est passé ?
Parallèlement, pour que l’usager investisse cette nouvelle position sociale, l’IME doit construire un rapport différent avec l’ancien (futur ?) responsable légal, souvent les parents. Peut-être s’agit-il d’une mise à distance ?
Le rapport des professionnels avec l’usager majeur, citoyen, doit évoluer et s’écarter de la position “cocoonante” qui peut-être, était de mise avec l’enfant ou l’adolescent plus jeune qu’il était précédemment. L’institution doit tenter de délaisser cet accompagnement étroit pour donner envie au jeune adulte de se défaire de cet environnement très sécurisant. Trop sécurisant ?
Enquête auprès des personnes inscrites à l’atelier n° 5 “Est-on vraiment majeur à 18 ans en IME ?”
Enquête Atelier n°5